Le 29 avril 2025, les partenaires du projet Smart Green Water, dans le cadre du programme Interreg Sudoe, se sont réunis à Bordeaux pour faire le point sur l’avancement du projet, le suivi administratif et la préparation des prochaines actions pilotes et journées de démonstration. Au-delà des aspects opérationnels et stratégiques, l’un des temps forts de cette rencontre fut la présentation de Laurent Fombeur (Chambre régionale d’Agriculture de Nouvelle-Aquitaine) et Thomas Larrieu (Chambre d’Agriculture de la Gironde) consacrée au modèle français de gestion de l’eau — une expérience riche d’enseignements pour l’ensemble des territoires partenaires.
💧 La Gestion de l’Eau en France : cadre et organisation
La France dispose d’un système de gestion de l’eau structuré en plusieurs niveaux normatifs :
-
Au niveau européen, la Directive Cadre sur l’Eau 2000/60/CE fixe les objectifs environnementaux.
-
En France, la Loi sur l’Eau de 2006 précise les principes nationaux.
-
Localement, des règlements, arrêtés et décrets préfectoraux définissent les règles adaptées à chaque bassin versant.
Le territoire est structuré autour de grandes bassins hydrographiques, gérés par les Agences de l’Eau, qui élaborent les SDAGE (Schémas Directeurs d’Aménagement et de Gestion des Eaux) et les SAGE (Schémas d’Aménagement et de Gestion des Eaux locaux) pour garantir le bon état écologique des masses d’eau.
📊 Irrigation : données clés et ressources
L’irrigation agricole représente en France environ 11 % des prélèvements d’eau, contre 45 % pour le refroidissement des centrales, 19 % pour la consommation humaine et 8 % pour l’industrie. Le cas du bassin Adour-Garonne est particulièrement illustratif :
-
21 000 exploitations irrigantes
-
600 000 hectares irrigués
-
1,2 milliard de m³ autorisés annuellement
Les ressources utilisées proviennent de :
-
Cours d’eau non réalimentés, vulnérables aux restrictions estivales.
-
Cours d’eau réalimentés, mieux sécurisés et moins sujets aux restrictions.
-
Nappes d’accompagnement et nappes profondes, soumises à des régulations spécifiques.
-
Plans d’eau et retenues, permettant de stocker l’eau en hiver pour un usage estival, bien que coûteux (entre 5 et 10 €/m³ stocké).
⚙️ Procédures et gestion de la demande
Le système français repose sur des autorisations de prélèvement (obligatoires dès 1 000 m³/an), avec une répartition encadrée des volumes disponibles. Un compteur volumétrique est installé sur chaque point de prélèvement et les restrictions sont adaptées en fonction de la situation hydrologique et des niveaux d’eau.
🌱 OGAYA : innovation et accompagnement des irrigants
Dans cette dynamique, la Chambre d’Agriculture de Nouvelle-Aquitaine a également présenté le réseau OGAYA, un collectif de conseillers techniques dédié à l’optimisation de l’irrigation. Ce réseau agit à travers :
-
376 parcelles de référence
-
Des fermes pilotes valorisant les bonnes pratiques
-
Des bulletins d’irrigation hebdomadaires en été et ponctuels en hiver
-
Des vidéos de sensibilisation à destination des irrigants
Ce travail collectif favorise la montée en compétences, le partage d’expériences et la création de nouveaux projets au bénéfice des agriculteurs irrigants.
🍃 Visite chez Planète Végétal
Pour conclure cette journée d’échanges, les partenaires du projet Smart Green Water ont visité Planète Végétal, une entreprise horticole de référence en région Nouvelle-Aquitaine, reconnue pour ses pratiques responsables, sa digitalisation et sa gestion efficace de l’eau sur ses cultures. Pour en savoir plus : https://planetevegetal.com/
Une visite inspirante et concrète pour illustrer les bonnes pratiques et innovations en gestion hydrique dans un contexte agricole professionnel.