Des spécialistes de la santé, de l’éthique, des technologies et des politiques publiques se sont réunis le 19 novembre au Centre régional Nouvelle-Aquitaine à Bordeaux, lors d’une journée internationale consacrée à la question de l’impact et des opportunités de l’intelligence artificielle (IA) en soins palliatifs. Organisée par le Gérontopôle Nouvelle-Aquitaine et le CHU de Bordeaux, avec le soutien des partenaires du projet européen HENKO NET d’Interreg Sudoe, cette journée a réuni environ 85 professionnels venus de France, d’Espagne et du Portugal.

La journée a débuté avec Philippe Nauche, vice-président de la région Nouvelle-Aquitaine chargé de la santé et de la silver économie, Raquel Losada, coordinatrice du projet européen HENKO NET de la Fondation INTRAS, et des représentants des entités organisatrices.
La journée a réuni 15 intervenants internationaux qui ont partagé leur vision et leurs propositions à travers 4 tables rondes. La première table ronde a porté sur les opportunités offertes par l’IA, son potentiel et les attentes du secteur. Julien Carretier, Amaia Robles Aranguiz, Valérie Bergua et Fátima González Palau ont partagé leurs expériences et réflexions, en partant de l’analyse de la réalité actuelle, en France « 70 % des personnes décédées au cours de l’année dernière étaient âgées de plus de 75 ans et 75 % des décès étaient dus à des maladies chroniques avancées ». La deuxième table ronde, consacrée aux stratégies de mise en œuvre de l’IA, a réuni le professeur Gayo Diallo, le Dr Jeremy Pasco, le Dr Vianney Jouhet et la professeure Patrícia Coelho. Ils ont apporté des connaissances très actuelles sur la réalité européenne et locale en matière de gestion des données et sur les défis posés par leur durabilité, qui nécessitera « des solutions globales et non un modèle à l’usage » ainsi que « l’intégration d’une logique de transformation collective ».
Dans l’après-midi, des personnalités clés de la réflexion éthique et scientifique sur l’IA ont pris la parole. Brigitte Seroussi, Véronique Averous et María Jesús Goikoetxea Iturregui ont souligné la nécessité de garantir un développement responsable des outils numériques, qui respecte la dignité des personnes recevant des soins palliatifs et accompagne de manière adéquate les équipes soignantes. Une « technologie qui ne peut pas remplacer la personne bienveillante » et dont il faut veiller à ce que « sa contribution s’intègre à la nature et à la définition des soins palliatifs ».
La dernière partie de la journée a été consacrée à la manière d’intégrer l’IA dans les politiques publiques de soins palliatifs. Caroline Receveur, le Dr Julian Illiana, Jean-François Cornet et Laurence de Peyrelongue ont participé à un débat ouvert entre le public et les membres de la table ronde sur des questions de grande portée.
La journée, qui a bénéficié d’une traduction simultanée, s’est terminée à 17h00 par un message d’Ambre Laplaud du GERONTOPOLE, qui a rappelé le contexte actuel et la nécessité de continuer à collaborer à l’élaboration d’un cadre réglementaire solide et transparent afin de développer des modèles innovants tout en garantissant les principes éthiques établis pour les soins en fin de vie.