L’hydrogène, allié de l’élevage mixte dans le cadre du projet SHAREDH2

Dans le cadre de ses activités de recherche au sein du consortium SHAREDH2, l’Association des Éleveurs de Dordogne (ASSELDOR) explore le potentiel d’utilisation de l’hydrogène renouvelable dans l’élevage mixte, afin de permettre une plus grande autonomie et résilience au secteur agricole.

À cette fin, elle collabore avec une exploitation du Périgord dédiée à la production de fromage de chèvre qui mise sur un système basé sur l’utilisation de l’énergie solaire et de l’hydrogène renouvelable pour réduire sa dépendance énergétique. Cette exploitation combine la production d’énergie à partir d’énergies renouvelables, le stockage sous forme d’hydrogène et l’utilisation de nouvelles technologies pour démontrer que la transition énergétique peut également devenir une réalité dans les zones rurales.

Ce projet pilote du consortium SHAREDH2 illustre le rôle que l’hydrogène peut jouer dans la transition énergétique des zones rurales (en contribuant à la fois à la durabilité environnementale et au développement économique local), tout en permettant l’intégration de l’hydrogène dans la production agroalimentaire.

Un contexte énergétique incertain qui stimule l’innovation

La fluctuation imprévisible des prix de l’énergie inquiète le secteur agricole, qui recherche des solutions pour réduire sa dépendance énergétique et garantir la continuité de ses activités. La motorisation des exploitations, les machines, le chauffage, les systèmes d’irrigation et la lutte contre le gel sont des processus essentiels qui nécessitent un approvisionnement énergétique stable. C’est pourquoi de plus en plus d’exploitations agricoles misent sur le stockage et la gestion intelligents des énergies renouvelables.

Un projet pilote dans le Périgord

ASSELDOR, dont le siège se trouve dans le département français de la Dordogne, étudie actuellement un projet pilote d’exploitation spécialisée dans l’élevage de chèvres laitières et la production de fromages de qualité. Ce fromage est connu sous le nom de « Cabécou du Périgord », reconnu par la Denomination d’Origine Protégée (DOP). Ce label garantit l’origine du lait utilisé, ainsi que la conformité des méthodes de production aux pratiques traditionnelles.

Avec une consommation moyenne d’énergie de 500 kWh par jour, l’exploitation a misé sur une solution innovante basée sur les énergies renouvelables et l’utilisation de l’hydrogène, afin de garantir son autonomie énergétique. De plus, cette initiative protège les 11 emplois qu’elle génère dans cette zone rurale peu peuplée.

Le projet SHAREDH2

La ferme s’est proposée comme site expérimental du projet européen SHAREDH2, qui cherche à développer des solutions techniques et économiques pour l’utilisation de l’hydrogène en milieu rural. Les données de la ferme ont été utilisées par ASSELDOR et intégrées dans un simulateur développé spécifiquement pour ce projet.

ASSELDOR a étudié 17 scénarios combinant l’énergie photovoltaïque, une batterie et le stockage d’hydrogène, et est le premier du genre dans ce domaine. Le système combine les avantages des deux types de stockage. L’hydrogène permet de stocker de grandes quantités d’énergie à long terme, et les batteries permettent de couvrir les pics de consommation à court terme.

Pendant les mois de production solaire maximale, en été, l’excédent d’énergie présent dans les batteries est transformé en hydrogène par électrolyse. Dans le cadre du projet de récupération de l’hydrogène, celui-ci sera extrait du stockage et converti en électricité à l’aide d’une pile à combustible, et ce dès les saisons d’automne et d’hiver, lorsque l’ensoleillement est insuffisant pour que la pile puisse garantir les besoins nocturnes de l’exploitation agricole. Grâce à ce système, l’installation pourrait atteindre une autonomie énergétique comprise entre 75 % et 80 %.

Nouvelles applications

ASSELDOR travaille sur la faisabilité de la mise en service d’un démonstrateur fin 2025, en collaboration avec des partenaires techniques (actuellement en phase de sélection).

En ce qui concerne la motorisation des travaux agricoles, d’autres possibilités doivent être examinées, ainsi que le développement de systèmes de protection contre les gelées printanières et d’autres utilisations de l’hydrogène dans la motorisation agricole. Ces thèmes seront abordés dans les prochaines initiatives et phases d’ASSELDOR dans le cadre du projet SharedH2.