L’activité viticole occupe une place centrale dans l’espace SUDOE, contribuant à l’identité culturelle, à l’économie locale et à l’attrait paysager et touristique. Sa préservation est capitale pour la vitalité des territoires ruraux de l’espace SUDOE. Les recherches sur l’adaptation de la viticulture au changement climatique soulignent, outre l’utilisation de cépages adaptés et les changements de pratiques dans la conduite de la vigne, l’importance des sols. Notre projet vise ainsi à opérationnaliser des solutions pratiques, naturelles et locales pour amender les sols viticoles en matière organique, de façon à augmenter leur capacité de rétention de l’eau, leur fertilité et leur biodiversité et ainsi renforcer la résistance des vignobles aux épisodes de sécheresse estivaux. Ces amendements consistent en l’utilisation de biochar (charbon végétal) issu des ceps de vignes arrachées, associé à du compost et des biostimulants. Malgré l’efficacité démontrée de ces solutions, leur adoption est actuellement limitée en Europe par les procédés de fabrication du biochar qui restent onéreux et complexes à mettre en œuvre. Ce projet propose donc de (i) mettre au point un pilote de transformation mobile qui soit efficace aux niveaux économique et environnemental; (ii) le tester sur différents sites de l’espace SUDOE et (iii) établir des diagnostics et stratégies d’utilisation des déchets de matière organique au niveau local, afin de pouvoir déployer ces solutions. Celles-ci permettront de renforcer la durabilité de la viticulture dans l’espace SUDOE, tout en valorisant les déchets organiques locaux. Elles bénéficieront aux collectivités rurales, aux organes de conseil agricole, aux coopératives viticoles et aux exploitants. La coopération transfrontalière est nécessaire pour adapter les solutions à différents contextes environnementaux et socio-économiques et promouvoir leur adoption large, pour un véritable effet transformateur. L’innovation réside dans l’approche holistique de valorisation des gisements de déchets organiques et dans la mise au point de procédés de transformation low-cost, low-tech et mobiles facilement adoptables par les exploitants, notamment viticoles.