Achèvement réussi de la première phase d’ECOSPHEREWINES, « Caractérisation du paysage et de l’infrastructure verte dans les paysages viticoles », menée par l’UDC.

Le premier groupe de travail (GT) du projet, qui a inclus plusieurs activités de différents types, a pour objectif principal de connaître l’état de l’art des paysages viticoles tant du point de vue de leur évaluation et de la caractérisation du paysage que de l’infrastructure verte (IG) – présente ou non – dans ces systèmes agricoles, d’identifier les aspects juridiques, les barrières et les limitations existantes pour la mise en œuvre, par les viticulteurs et les caves, de solutions basées sur la nature (NBS) qui génèrent des IG, et de concevoir une méthodologie pour évaluer les services écosystémiques (ESS) dans deux modèles comparatifs de paysages viticoles (traditionnels et verts), afin de déterminer les meilleures pratiques pour leur gestion, et de concevoir une méthodologie pour évaluer les services écosystémiques (SSE) dans deux modèles comparatifs de paysages viticoles (traditionnel et vert), afin de déterminer les meilleures pratiques pour leur gestion.

Le travail a été développé selon trois axes principaux, allant de l’examen et de l’analyse des projets de gestion écologique et des services écosystémiques dans les vignobles (activité 1.1), à la caractérisation des paysages viticoles dans les zones expérimentales d’ECOSPHEREWINES et à l’évaluation de leurs valeurs (activité 1.2) et, enfin, à l’étude des accélérateurs et des contraintes de la mise en œuvre des SBN et des services écosystémiques (activité 1.3).

Tout d’abord, les projets de recherche financés entre 2014 et 2023 dans l’espace SUDOE, alignés sur les thèmes du projet ECOSPHEREWINES, ont été analysés, dont les résultats se trouvent dans le rapport de l’activité A1.1. Des informations complètes ont été obtenues sur 53 projets de recherche, la plupart axés sur la biodiversité, le changement climatique et la gestion des vignobles, et principalement financés par des appels européens tels que HORIZON et LIFE. Une analyse de la répartition de ces projets entre les pays participants a également été réalisée (Figure 1).

Figure 1 : Carte du nombre de projets par pays depuis 2014.

Les projets regroupés sous ces caractéristiques ont une durée moyenne de 40 mois et un financement moyen de 1,6 million d’euros. Les études incluent les vignobles et, dans une moindre mesure, les oliveraies et les zones naturelles, en considérant les zones à haute valeur écologique dans leurs analyses (Figure 2).

Figure 2 : Exemple d’analyse des mots les plus répétés dans l’analyse de la culture principale dans les projets de recherche.

 

La plupart des projets portent sur la compétitivité agricole et la protection de l’environnement, en mettant l’accent sur la durabilité, la résilience au changement climatique et la connectivité écologique. Des pratiques telles que les bandes et les zones tampons dans les vignobles, les cultures de couverture et les bosquets entre les parcelles sont mises en avant. Le rapport fait également état des obstacles à la mise en œuvre de l’infrastructure verte (IG) et des solutions fondées sur la nature (NBS), principalement d’ordre social, technique et économique. Dans l’ensemble, le rapport fournit une base pour orienter et discuter des actions futures d’ECOSPHEREWINES dans ses zones pilotes.

Dans un deuxième temps, une analyse complète des paysages viticoles a été réalisée dans quatre zones pilotes d’ECOSPHEREWINES: Mariñas-Betanzos (ES), Arribes del Duero (ES), Alto Douro (PT) et Gaillac-Tarn (FR). En utilisant une méthodologie systématique et l’approche de l’évaluation des caractéristiques du paysage (ACV), nous avons cherché à comprendre le caractère distinctif de ces paysages, en tenant compte des facteurs naturels, historiques et sociaux.

Le processus comprenait

1.la définition des zones d’étude, de l’échelle d’analyse et de l’évaluation des ressources nécessaires (surfaces d’action, agents et population concernés), ainsi que la géolocalisation des zones expérimentales. Pour chaque zone expérimentale, des unités de paysage (UP) ont été créées au moyen d’une analyse géomorphologique utilisant des systèmes d’information géographique.

2.Caractérisation des UP où se trouve le vignoble expérimental, en analysant les éléments naturels et socioculturels à l’aide de sources SIG et d’une bibliographie spécifique. Des cartes standardisées ont été élaborées pour faciliter la comparaison entre les quatre zones.

3.Travail sur le terrain et participation du public à des ateliers de perception, permettant l’identification des valeurs paysagères et la collecte des opinions de la population locale sur le caractère de chaque UP (Photos 1).

Photos de la mise en œuvre des ateliers de perception du paysage à Mariñas-Betanzos (Espagne), Galliac-Tarn (France), Arribes del Duero (Espagne) et Douro (Portugal).

Le résultat de cette deuxième étape a été une base cartographique standard et une compréhension détaillée des paysages viticoles dans chaque zone expérimentale (voir Figure 3, exemple des résultats des unités paysagères détectées dans chaque zone expérimentale).

Figure 3 : Exemple de cartographie résultant de l’analyse de l’identification du paysage des unités paysagères définies pour chaque zone expérimentale.

Enfin, après avoir caractérisé les paysages et l’infrastructure verte dans les vignobles, les obstacles et les opportunités pour leur mise en œuvre ont été identifiés (activité 1.3). En général, toutes les régions mettent en évidence des barrières communes telles que les barrières sociales comme la concurrence pour les ressources et le dépeuplement, ainsi que les limitations techniques dues au manque de connaissances et de communication. Cependant, la promotion des valeurs environnementales et l’amélioration de l’image de marque ont été soulignées comme des accélérateurs clés.

En outre, les résultats de l’examen des projets, des entretiens et des enquêtes ont également mis en évidence des défis et des opportunités spécifiques à chaque région:

Gaillac-Tarn (France): reconnaît le potentiel de l’infrastructure verte pour la biodiversité, mais fait face à des défis législatifs.

Arribes del Duero (Espagne): le changement climatique et les coûts élevés sont des obstacles, malgré une mise en œuvre partielle de l’infrastructure verte.

Douro (Portugal): Familiarisé avec l’infrastructure verte, mais contraint par un soutien gouvernemental limité, mais optimiste pour l’avenir.

Mariñas-Betanzos (Espagne): des facteurs tels que l’œnotourisme et la demande de durabilité pourraient stimuler l’infrastructure verte, favorisant ainsi l’économie locale.

Ces ateliers ont également permis de proposer des solutions pour renforcer les facteurs qui stimulent l’infrastructure verte dans chaque région, en tenant compte des aspects productifs, économiques, sociaux et environnementaux. Ces propositions constituent le point de départ d’une stratégie et d’un plan d’action visant à promouvoir un réseau d’infrastructures vertes dans les vignobles à forte valeur écologique, en tenant compte de leurs fonctions écologiques, productives, économiques et culturelles dans le cadre du projet. Bien que les solutions proposées soient spécifiques à chaque zone, nombre d’entre elles sont transversales à des problèmes communs qui englobent les services écosystémiques culturels et environnementaux, tels que la simplification de la bureaucratie, la promotion d’un tourisme viticole durable et la promotion des vignobles, ou encore la récupération et la diversification des vignobles.

Actuellement, les travaux se poursuivent dans le cadre de ce module de travail sur la définition d’une méthodologie pour le calcul et la cartographie des services écosystémiques après les différentes actions IV dans les projets pilotes.